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En plein mois de la diversité à Montréal, BC2 s’intéresse à la notion d’aménagements urbains inclusifs. Les villes et leurs aménagements urbains déterminent nos modes de vie, de travail, de loisir, nos mobilités et nos espaces de détente. Nos espaces urbains doivent relever le défi de répondre à des besoins très diversifiés, incluant ceux des personnes plus vulnérables : femmes, jeunes, minorités de genre et personnes vivant avec un handicap. Pour améliorer nos villes de demain, comment concevoir des villes inclusives et sans discrimination?
En juin dernier, l’équipe a participé à une journée de réflexion et d’échanges donnée par l’organisme REsPIRE, dans le cadre du colloque TRYSPACES Métamorphoses urbaines et en collaboration avec le Centre de recherches interdisciplinaires en études montréalaises (CRIEM, McGill). L’objectif de cet évènement était de mettre en lumière les expériences communes à l’intersection de l’identité jeune/femme dans différents contextes urbains et leur place dans les espaces publics urbains. Il s’agissait aussi de s’interroger sur la capacité de villes conçues et aménagées par des experts majoritairement masculins, se reconnaissant comme hétérosexuels et cisgenres, à élaborer des aménagements urbains reflétant les besoins et préférences de ces usagères.
Julia King, chargée de mission à la London School of Economics and Political Science (LSE Cities) a présenté ses recherches portant sur l’accès à l’espace public pour les jeunes femmes au Royaume-Uni et leurs interactions avec ces aménagements publics. Elle témoigne que « les jeunes femmes négocient constamment le besoin d’utiliser et de rechercher l’espace public pour l’autonomie, l’intimité, la socialisation, l’indépendance, la détente et l’amusement, tout en naviguant constamment dans le besoin de rester en sécurité, en éprouvant des sentiments d’exclusion, de jugement et de malaise, et en étant conscientes que leurs besoins ne sont ni entendus, ni satisfaits »[1]. Dr King évoque également les résultats d’une étude suédoise de 2012 qui démontre que pour les jeunes de plus de huit ans, les parcs et les espaces publics sont dominés par les garçons à 80%[2]. 10 principes fondamentaux établis par les jeunes femmes ayant participé au projet de recherche permettraient de mieux réfléchir et concevoir les espaces publics par des acteurs engagés :
Les principes présentés peuvent permettre d’améliorer les aménagements et l’espace urbain pour la diversité de genre, au-delà des difficultés rencontrées par les jeunes filles au Royaume-Uni. Les femmes, les minorités de genre et les personnes vivant avec un handicap pourraient pleinement contribuer au développement économique des villes, à leur signature créative et à leur identité en pratiquant l’espace dans des conditions perçues comme sécuritaires et adaptées à leur réalité.
[1] King, Theocharides-Feldman, 2022
[2] Blomdahl et al , 2012